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Le Maroc vise à dynamiser la culture légale du cannabis pour profiter de l’essor mondial
Le Royaume franchit une étape décisive en 2025. Loin des clichés du passé, le Maroc orchestre une métamorphose économique majeure en transformant une culture ancestrale en un puissant levier de développement. La transition vers une filière régulée ne se limite pas à l’agriculture ; elle redessine les perspectives d’emploi et positionne le pays sur l’échiquier international des industries pharmaceutiques et cosmétiques.
L’essor mondial de l’industrie du cannabis : une opportunité stratégique pour le Royaume
Le marché global du cannabis médical et industriel connaît une croissance exponentielle, et le Maroc a décidé de ne pas rester en marge de cette dynamique. En capitalisant sur son savoir-faire historique et ses conditions climatiques exceptionnelles, le pays ambitionne de devenir un acteur incontournable de cet essor mondial. Cette ambition s’appuie sur une vision claire : valoriser le produit local tout en respectant les standards internationaux les plus stricts.
En 2025, les chiffres parlent d’eux-mêmes. La superficie consacrée à la culture légale sous licence a atteint 4 751 hectares, soit le double de l’année précédente. Cette expansion rapide témoigne de l’adhésion progressive des agriculteurs au modèle formel, rassurés par les opportunités de revenus stables et la protection sociale offerte par ce nouveau cadre. Il ne s’agit plus de survie, mais de bâtir une filière d’excellence.

Une réglementation rigoureuse portée par l’ANRAC
La réussite de ce pari repose sur une architecture légale solide. La loi n° 13-21 a posé les fondations, mais c’est l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) qui joue le rôle de chef d’orchestre. Son action vise à structurer durablement l’industrie du cannabis en assurant une traçabilité sans faille, de la graine au produit fini destiné à l’exportation.
L’agence ne se contente pas de délivrer des permis ; elle accompagne la transformation des pratiques agricoles. Le passage de l’informel vers un écosystème légal exige une mise à niveau technique importante pour répondre aux normes de qualité pharmaceutique. C’est ici que l’innovation agricole intervient, permettant d’optimiser les rendements tout en réduisant l’empreinte écologique, s’inscrivant ainsi dans une démarche d’économie verte.
Impact socio-économique et redynamisation des zones rurales
L’impact de cette légalisation dépasse les simples indicateurs macroéconomiques. Il touche au cœur du tissu social des provinces du Nord, notamment Al Hoceima, Chefchaouen et Taza. La formalisation de l’activité permet de désenclaver ces régions en attirant des investissements dans les infrastructures de transformation et de logistique. 🏗️
Pour les habitants, cela signifie la fin de la précarité liée à la clandestinité. Les coopératives jouent un rôle central dans cette inclusion, regroupant les petits exploitants pour leur donner un pouvoir de négociation face aux industriels. Voici les principaux avantages observés pour les acteurs locaux :
- 📈 Sécurisation des revenus : Des contrats d’achat garantis avec les usines de transformation.
- 🛡️ Protection sociale : L’accès aux droits fondamentaux et à la couverture médicale pour les agriculteurs déclarés.
- 🚜 Modernisation des outils : Accès aux technologies d’irrigation et aux semences certifiées.
- 🤝 Formation continue : Développement de nouvelles compétences techniques adaptées aux standards industriels.
- 🌍 Reconnaissance internationale : Valorisation du terroir marocain à travers des labels de qualité.
Comparatif : De l’ombre à la lumière
Pour bien saisir l’ampleur de la transformation en cours, il est pertinent d’analyser l’évolution des pratiques. Le passage vers la légalité modifie profondément la structure même de la production et de la commercialisation.
| Aspect | Ancien Modèle (Informel) 🚫 | Nouveau Modèle (Légal 2025) ✅ |
|---|---|---|
| Statut du producteur | Hors-la-loi, précaire | Agriculteur agréé, statut professionnel |
| Destination du produit | Marché noir, usage récréatif | Industrie pharmaceutique, cosmétique, industrielle |
| Qualité & Traçabilité | Inexistante, variable | Certifiée, standardisée, traçable |
| Impact Environnemental | Déforestation, épuisement des sols | Pratiques durables, rotation des cultures |
Vers de nouveaux horizons professionnels
L’émergence de cette filière crée un appel d’air sur le marché de l’emploi marocain. Les besoins ne se limitent pas à la main-d’œuvre agricole. L’industrie réclame désormais des profils qualifiés : ingénieurs agronomes, techniciens de laboratoire, spécialistes de la qualité, experts en logistique et commerciaux dédiés à l’international. 💼
C’est une opportunité unique pour les jeunes diplômés et les professionnels en reconversion de s’intégrer dans un secteur d’avenir. Les entreprises investissent dans la formation pour aligner les compétences locales avec les exigences mondiales, créant ainsi un cercle vertueux de savoir et de prospérité partagée. Le Maroc prouve ainsi que la régulation intelligente peut transformer un défi historique en un moteur de croissance inclusive.
Quelles sont les régions concernées par la culture légale du cannabis au Maroc ?
La culture légale est strictement délimitée géographiquement. Elle concerne principalement les provinces historiques de Chefchaouen, Al Hoceima et Taza, permettant de concentrer les efforts de développement et de contrôle dans ces zones spécifiques.
Quel est le rôle de l’ANRAC dans ce processus ?
L’ANRAC (Agence Nationale de Réglementation des Activités relatives au Cannabis) est l’autorité chargée de délivrer les licences, de contrôler les cultures, de superviser la transformation et d’assurer le respect des normes pour l’exportation et l’usage industriel ou médical.
Le cannabis récréatif est-il légalisé au Maroc ?
Non, la légalisation concerne uniquement les usages médicaux, cosmétiques et industriels. L’usage récréatif demeure strictement interdit par la loi marocaine.
Quels types d’emplois cette nouvelle industrie crée-t-elle ?
Au-delà des emplois agricoles, la filière génère des postes dans la transformation industrielle, la recherche et développement (R&D), le contrôle qualité, la logistique et le commerce international.
Curieuse du moindre indicateur, Laila décrypte l’économie marocaine comme une horlogerie fine. Elle aime transformer des chiffres bruts en analyses claires, nuancées, et toujours contextualisées. Son credo : rendre l’info économique compréhensible sans jamais la simplifier.